Ce qui nous séduit d’abord chez Florent Dabernat c’est son dynamisme et sa polyvalence. Le jeune directeur artistique sait depuis longtemps que créer un site internet était une étape dans la mise en place d’une communication digitale. Qu’être sur le web était une chose, mais qu’exister sur le plus grand des réseaux en était une autre. Florent est donc un créatif hyper connecté. Cet engagement sur les réseaux sociaux il l’érige en principe lorsqu’il entre dans un projet. Il était donc naturel qu’Impression Graphique aille à la rencontre de cette jeune pousse très prometteuse.
Quel a été ton parcours pour devenir Directeur Artistique ?
Mon parcours est assez éclectique…
Après un baccalauréat scientifique, je me suis orienté vers les Beaux-Arts de Dijon. J’ai finalement décidé de partir vers une formation plus « professionnelle » afin de me concentrer sur un Master recherche puis un Master pro « Management d’images et créations numériques ».
Comment t’es-tu intéressé au webdesign ?
J’ai toujours été passionné par le design, quelle que soit la forme qu’il empreinte. Mais étant aussi un grand passionné du web, c’est presque naturellement que le webdesign est venu à moi.
Quels furent tes premières réalisations ?
Mes premières réalisations furent des petits projets, pour mon entourage généralement. Souvent des amis qui avaient besoin d’un site internet sans posséder pour autant un gros budget. Grâce à eux, j’ai pu enrichir mon portfolio et ainsi démontrer mon envie et mes capacités. Je les remercie particulièrement d’ailleurs de m’avoir tendu la main, c’est un peu grâce à eux si aujourd’hui je réponds à cette interview.
Tu travailles en freelance au sein d’une agence que tu as baptisée ID’seed. Peux-tu nous en dire plus sur la signification de son nom ?
Ce projet remonte au temps de mes dernières années d’études. Mon mémoire de fin d’année m’a amené à réfléchir à des solutions pouvant être apportées aux petites entreprises en communication visuelle.
L’idée principale était d’offrir les fondements d’une communication visuelle globale à mes clients, une base avec des solutions… le germe de leur future communication… C’est donc ID’seed, graine d’identité, ou graine d’idée qui a été retenu comme nom d’entreprise, avec une jeune pousse comme logo.
Toute la charte graphique est déclinée à partir de cette idée, pour exemple le nom de mes packs étant les stades d’évolution d’une fleur : bourgeon, éclosion, floraison.
Je me positionne donc comme un créatif / accompagnateur qui élabore des solutions graphiques et technologiques pour mes clients en fonctions de leur objectif et de leur budget.
Etait-il plus évident pour toi de travailler avec ta propre structure que d’entrer dans une agence en tant que salarié ?
Je ne mentirai pas, je souhaitais dans un premier temps intégrer une agence afin de forger mes armes pour ensuite créer ma propre structure. Toutefois, même si mon CV était très intéressant (aux dires des DRH de l’époque), le nombre de diplômes et le manque d’expérience (malgré mes 6 stages différents) ne me permettaient pas d’intégrer une agence.
C’est pourquoi, après 6 mois de recherches, j’ai décidé d’avancer le projet que j’avais élaboré lors de mon mémoire de fin d’étude et de créer ma propre expérience.
Quels sont les avantages pour une entreprise de travailler avec un freelance ?
Le gros avantage est forcément la connaissance que nous devons nous forger. Un employeur se repose “généralement” sur ses acquis, alors que le freelance est “obligé” au quotidien d’approfondir ses connaissances à tous les niveaux : comptabilité, prospection, approfondissement de ses propres connaissances afin ainsi diversifier ses offres… Autant de petites choses qui nous forcent à nous enrichir, à nous dépasser.
Après, évidement il y a des avantages : les horaires, la disponibilité… Cependant, l’erreur est de penser que les indépendants sont tous les jours en vacances. Ce n’est pas le cas, c’est même généralement l’inverse, je me suis déjà retrouvé à travailler certaines semaines plus de 65h…
Tu vis et travailles à Aix en Provence. Quelles opportunités offre la région PACA ?
Au-delà de la qualité de vie (qu’il faut malgré tout assumer financièrement) la région m’a beaucoup apporté au lancement de mon entreprise. J’ai eu la chance d’être accompagné par de nombreux organismes (CCI, CCAS, Créasol) et après presqu’un an de dossiers et d’entretiens, j’ai réussi à obtenir une aide financière de 3000€ de la part du Conseil Général pour continuer à développer mon entreprise.
Grâce à cette somme, j’ai pu m’offrir l’ordinateur, le matériel et les licences nécessaires pour le bon déroulement du lancement de mon activité.
Quelles sont pour toi les grandes tendances actuelles du webdesign ?
La grande tendance 2013 du webdesign est ce que l’on appelle le “responsive design“. C’est une nouvelle technologie qui est venue à la suite de l’émergence du web mobile. Aujourd’hui, les smartphones et autre tablettes représentent presque 20% du trafic internet global en France, il est donc impératif que les sites internet s’adaptent aux différents formats de ces accès internet nomades.
Le réflexe de rechercher sur son smartphone est de plus en plus fréquent et régulier. En optimisant la version mobile, vous permettez au visiteur d’avoir une vue globale et adaptée du site. C’est un plus qu’une entreprise ne peut pas se permettre d’ignorer.
Dans les tendances actuelles, il y a aussi le “flat design” qui a été largement démocratisé par Window avec son dernier système d’exploration, et dernièrement par Google, avec la refonte graphique de son réseau social G+.
Le flat design est un peu complémentaire au responsive design, dans le sens où il apporte des solutions graphiques aux différents problèmes relevant de l’adaptabilité des tailles différentes des terminaux internet.
Il se caractérise généralement par des formes simples, sans dégradés, presque miminaliste, sortant tout droit d’Illustrator. Ce courant fait couler pas mal d’encre sur la toile, il y a les pour et les contre…
Dernièrement, j’ai découvert une nouvelle technologie qui devrait être bientôt mise en avant car elle facilite encore plus l’affichage des sites sur les terminaux mobiles, c’est l’adaptive design.
Ce qu’il faut retenir, c’est que le monde numérique est en perpétuel bouleversement et il faut donc toujours rester à l’affut des nouveautés qui arriveront tout au long du reste de l’année à venir.
Avec quels outils travailles-tu ?
J’utilise principalement les dernières technologies, j’aime découvrir les nouveautés et les tendances, avec mon métier c’est même plutôt une obligation. Alors je teste, j’analyse et je m’approprie ces technologies afin d’optimiser mon rythme de travail. C’est d’ailleurs un des nouveaux termes qui émergent cette année, c’est ce que l’on appelle le “creative technologist“. C’est une personne qui s’approprie les outils, pas dans le sens où son concepteur l’a prévu, mais qui décline son utilité pour résoudre un problème, faciliter une démarche … Ce terme est beaucoup plus vaste, cependant on peut le résumer en disant que c’est la personne qui apprivoise les nouveaux outils, les technologies afin d’améliorer le workflow (flux de travail, ndlr) d’une entreprise.
Pour le reste, j’utilise la dernière suite Adobe, ainsi que les dernières fonctionnalités qu’offre WordPress.
Quelles sont tes sources d’inspirations ?
Mon inspiration première est influencée par l’Art en général. J’aime le décalage, la métaphore et l’art en général. L’art contemporain principalement me permet d’avoir une sensibilité particulière qui caractérise un peu mon travail.
Mes années d’études en ‘art contemporain et histoire de l’art m’apportent un regard artistique que peu de créatives ont. C’est un avantage que je mets volontiers en avant.
En parallèle, je suis passionné de musique, de mangas, d’illustrations, de jeux vidéos… Ma veille est donc extrêmement complète et fournie, au final je prends l’inspiration là où je la trouve…
Tu as créé et mis en place le site interne du député Jean-Pierre Maggi. Quels sont les enjeux de communication lorsque l’on développe un site destiné à ce type de personnalité ?
L’idée était de créer, pour le député, une image moderne, d’un homme impliqué dans les réseaux. Nous, la chargée de communication du député et moi-même, avons donc décidé de faire une communication globale. Nous avons dans un premier temps transformé la page personnelle Facebook de Jean Pierre Maggi en page fan afin d’avoir des fonctionnalités en plus, mais aussi pour démarrer avec plus de 1500 likes.
Le profil du député étant exclusivement utilisé à des fins professionnelles, il était donc logique de le transformer en page promotionnelle.
Par la suite, nous avons créé le compte Twitter automatisé avec la page Facebook, le député ne voulant pas “twitter” personnellement, nous avons simplement précisé que le compte était automatisé.
Et évidement nous avons créé une page Google+ pour le référencement et pour sa viralité.
En ce qui concerne le site, il est moderne, dynamique et responsive, il respecte donc tous les critères actuels du web 2.0. Automatisé avec le blog, l’accueil présente les derniers articles publiés et ainsi facilite l’accès du visiteur à l’actualité du député, quel que soit le média utilisé.
Pour le lancement, nous avons profité de la cérémonie des vœux pour promouvoir le site et la nouvelle communication du député. Un rétroprojecteur était prévu ainsi que de nombreuses cartes de vœux comportant un QR Code afin de rediriger le lecteur vers le site avec son téléphone mobile. Une bonne occasion de promouvoir le site aussi bien sur ordinateur que la version mobile.
Est-ce que cette réalisation t’a permis de gagner en notoriété ?
Effectivement, la notoriété du député m’a permis d’élargir rapidement la portée de mes réalisations, et donc de gagner moi-même en notoriété et ainsi de monter en gamme.
Grâce à la qualité de cette réalisation, ainsi qu’aux médias qui ont permis de promouvoir le lancement du site et de démontrer la volonté du député de s’impliquer dans le web, de nombreuses demandes de devis m’ont été adressées.
Sur quels projets travailles-tu actuellement ?
Je viens de lancer deux sites, le premier est pour Laurence Delinot, une hypnothérapeute, et le second pour Noveli. Deux projets avec une direction différente, mais qui répondent tous les deux aux cahiers des charges qui ont été établis.
Le premier avait une direction artistique ciblée vers le bien-être, le zen avec une idée d’ambiance asiatique.
Le second avait, lui, une direction artistique plus graphique, design avec une idée de modernité.
Pour les projets à venir, je dois réaliser le e-commerce pour un artisan bijoutier, celui d’un courtier en assurance, de Music Culture Technology, qui est une structure allemande de Hifi haut de gamme, et prochainement, je lance le site de l’artiste John Reinhardt, l’arrière petit-fils de Django Reinhardt.
Tu es très présent sur les réseaux sociaux. Tu les connais très bien. Comment et pourquoi les utilises-tu ?
C’est venu naturellement, petit à petit. Même si j’ai assez rapidement compris l’intérêt des réseaux sociaux dans une démarche de prospection, j’ai vite essayé de me placer en tant qu’influenceur grâce à ma présence sur de nombreux réseaux, mon blog, mais aussi en tant qu’administrateur de différents groupes relatifs aux réseaux sociaux (astuces FaceBook / Twitter / G+). Je suis présent sur plus de 10 réseaux différents et cette expertise me permet d’optimiser énormément mon flux de publication et ainsi de passer plus detemps à me consacrer sur mes différents projets en cours…
J’ai d’ailleurs acheté un Galaxy Note II afin de gérer l’ensemble de mes réseaux à partir de mon téléphone, car j’ai constaté que ce téléphone permettait de les centraliser et donc de faciliter le partage et la réactivité… Finalement c’est devenu une passion.
Tu viens d’avoir trente ans. Qu’attends-tu de vivre professionnellement lors de la décennie qui s’ouvre devant toi ?
Le but est de développer encore plus mon activité afin d’atteindre le but que je me suis fixé. Maintenant que j’ai réussi à faire prospérer mon entreprise, le but est de développer la marque ID’seed en augmentant les partenariats et de pouvoir ainsi évoluer plus facilement en me concentrant sur la direction artistique et en montant encore de gamme tout en cumulant les connaissances et savoir-faire de chacun.
Voir le portfolio de Florent, sa page FaceBook et son compte Twitter.